Accueil des Correspondants italiens

Par MELANIE FUSARO, publié le lundi 13 octobre 2025 18:16 - Mis à jour le lundi 13 octobre 2025 21:52
C'était il y a une semaine : les correspondants italiens nous quittaient la larme à l'oeil, avec une émotion palpable et contagieuse. Retour sur cette première rencontre au collège Jean-Marie Molliet !

Il y a deux ans, une correspondance épistolaire a été lancée avec les élèves de la scuola media Mosè Mascolo de Sant'Antonio Abate, près de Pompei, en Campanie, au sud de l'Italie. Tous les deux/trois mois, les élèves s'échangent des lettres, que les Français écrivent en italien et les Italiens en français. Quand arrive le courrier, c'est la fête ! Il y a ceux qui ont reçu un petit cadeau, celles qui se découvrent les mêmes centres d'intérêt, ceux qui peinent à déchiffrer la graphie et celles qui ont droit à une photo. Au fil des lettres, un lien a commencé à se tisser.

Alors quand la professeure de français de Sant'Antonio Abate a obtenu un financement de la Commission Européenne pour nous rendre visite à Boëge, nous avons accueilli avec joie l'idée de rendre cet échange plus concret. Le niveau concerné était forcément la 4ème, l'équivalent de la terza media en Italie (troisième et dernière année de collège dans le système italien). Seuls seize élèves italiens ont pu venir, il a donc fallu choisir une classe avec laquelle mener le projet. C'est la 4ème 5 qui a été sélectionnée, car c'était celle qui comptait le plus d'élèves dont le/la correspondant(e) attitré(e) allait venir.

L'organisation de dernière minute n'ayant pas permis d'anticiper davantage, nous avons tout de même réussi à bricoler un programme, modeste certes, mais qui permettait tout de même aux élèves de passer du temps ensemble. C'était d'autant plus essentiel que, les Italiens ayant préféré aller à l'hôtel à Annemasse plutôt que dans les familles, ce temps était limité et devait se dérouler au collège.

Jeudi 2 octobre :

Les élèves et les trois professeures qui les accompagnaient ont été accueillis en salle 02 par des élèves de 4ème 5 trépignant d'impatience à l'idée de les rencontrer enfin. Angie Cesana, Eonora Gashi, Norélys Meili et Emma MEynet-Dufourd avaient préparé un petit discours de bienvenue qu'elles ont lu avec un brin de trac, en la présence de M. Cholley. Puis les tables et les chaises ont été poussées pour faire de la place à la rencontre. Une fois la glace brisée, les élèves se sont mélangés, présentés et immédiatement bien entendus, qui en italien, qui en français, qui même en napolitain, qui encore dans un mélange improbable des deux langues.

Puis les élèves ont déjeuné tous ensemble à la cantine : une vraie découverte pour les Italiens un peu déconcertés qui n'ont pas de restauration scolaire dans leur établissement puisqu'en Italie, les cours se terminent à 13h ou 14h : ils emportent d'ordinaire un sandwich (panino) qu'ils mangent en classe vers 11h. Ils sont ensuite partis visiter Annecy par une splendide météo qui leur a permis de faire un tour en bateau sur le lac et d'admirer la perle de la Haute-Savoie sous le soleil.

Vendredi 3 octobre :

Les élèves italiens et leurs professeures sont venus dans les classes faire l'expérience d'une journée de cours "à la française" : ils ont été surpris de devoir changer de salle toutes les heures, eux qui restent dans la même salle toute la matinée en Italie. Ils ont aussi trouvé l'ambiance de classe plus disciplinée et plus calme en France. 

A 15h, à la fin de la récréation de l'après-midi, ils ont retrouvé la classe de 4ème 5 qui leur avait préparé un jeu de piste dans Boëge : par groupe de 4 (deux Italiens et deux Français), équipés d'un plan, ils devaient se rendre dans des lieux précis et y recueillir des lettres-indices qui, une fois rassemblées et remises dans l'ordre, formaient le nom de la spécialité régionale qu'ils allaient découvrir le soir-même : la tartiflette. Un bon moment passé entre élèves dans les rues de Boëge, récompensé par un goûter de viennoiseries préparées par les agents de la restauration scolaire. Une fois l'énergie restaurée, certains sont retournés faire un tour dans le village, tandis que d'autres discutaient tranquillement dans la cour baignée par la douce lumière de la fin d'après-midi.

Puis place au dîner et à la fameuse tartiflette, qui n'a pas suscité beaucoup d'enthousiasme parmi les Italiens plutôt habitués à la sauce tomate mais qui a fait des heureux parmi nos Haut-Savoyards ! Ils avaient tous apporté de quoi compléter le repas par des entrées et des desserts dont le buffet a été apprécié, avant que tous ne s'élancent sur la piste de danse gentiment préparée par M. Quiniou et Victor Cordule. Au rythme de la musique, la barrière de la langue s'est effacée : Français et Italiens n'ont plus formé qu'un seul groupe qui chaloupait, sautait, s'époumonait sur les airs de "Sarà perché ti amo", "Alors on danse" et autres tubes entraînants, reproduisant à l'unisson les derniers trends de TikTok.

Samedi 4 et dimanche 5 octobre :

Les Italiens sont allés se promener à Genève puis à Evian en faisant un petit crochet par Yvoire, un peu frigorifiés par les températures automnales auxquels ils ne sont pas habitués mais émerveillés par la beauté de notre région.

Lundi 6 octobre :

Des jeux et des activités avaient été prévus pour une matinée au CDI : les élèves français ont apporté Uno, SkyJo, 4x4, Qui est-ce ?, un jeu d'équilibre et autres grands classiques adaptés à un temps inter-langues, et ils ont appris à jouer à la scopa, un jeu de cartes italien.

 

 

 

 

 

 

 

Une partie de Twister leur a permis de tester leur agilité, le défi des spaghetti leur dextérité, et la course aux puzzles leur rapidité.

Enfin, chaque élève français et chaque élève italien a rédigé un petit mot d'au-revoir qu'il a remis au correspondant de son choix : tous se sont appliqués pour trouver les mots justes !

Les élèves gardent tous de très bons souvenirs de ce moment d'échange : ils ont confirmé que les clichés n'étaient parfois pas si loin de la réalité et que les Italiens parlaient en effet vite et fort, et beaucoup avec les mains ; ils ont remarqué que leurs correspondants étaient très tactiles et affectueux, qu'ils ne lésinaient pas sur les câlins, qu'ils exprimaient davantage leurs émotions, qu'ils étaient joyeux et gentils ; ils ont noté qu'ils parlaient souvent dialecte entre eux. 

Tous ont la sensation d'avoir progressé en italien du fait de cette pratique informelle mais pour le coup vraiment authentique ! Rien de tel en effet que l'échange et le partage humain pour mesurer l'importance essentielle des langues et de l'ouverture d'esprit. Espérons que les liens tissés à cette occasion perdureront !

Un immense MERCI à tout le personnel du collège Jean-Marie Molliet qui a contribué à la réussite de ce projet : M. Cholley avant tout, qui a donné son aval, nos redoutables secrétaires, qui ont tamponné tous les papiers nécessaires, Mme Marmoux pour l'indispensable volet gestionnaire, nos formidables agents de la restauration, la Vie scolaire qui a veillé sur les Italiens dans la cour et dans les couloirs où ils se perdaient par moments, et les enseignants qui les ont chaleureusement accueillis dans leurs classes.